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Fontaines de Bretagne
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Type de fontaine : Fontaines oraculaires

Fontaine Saint-Laurent-du-Pouldour / Sant-Laorañs

Saint Laurent
Pouvoir : Eczéma, Brûlures, rhumatismes, mariage

Localisation : Plouégat-Moysan / Plegad-Moezan (29650)
A partir du bourg, suivez à gauche la route du Ponthou, parallèle à la R.N. 12 menant à Morlaix. Prenez la direction de Botsorhel et arrêtez-vous au hameau de Kerbabu. La fontaine est à l'entrée du hameau de Stivell.

 Pays : Pays de Morlaix

 Le Chemin des Fontaines Bretonnes :
11-Le Trégor Finistérien
Etape : 9


Coordonnées GPS :
Fontaine : Merci de nous les communiquer si vous les connaissez à lassalle [at] altern [point] org


       
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 Bibliographie
(1) fontaines oraculaires

(2) LE TRéGOR FINISTéRIEN
A partir du bourg, suivez à gauche la route du Ponthou, parallèle à la R.N. 12 menant à Morlaix. Prenez la direction de Botsorhel et arrêtez-vous au hameau de Kerbabu.
Ici, s'élevait autrefois une chapelle que les habitants appelaient Saint-Laurent-du-­Pouldour, c'est-à-dire, Saint-Laurent du Trou d'eau. Elle avait d'abord été dédiée à saint Tugdal, évêque de Tréguier, mort en 564 et que l'on appelait familièrement " Pabu ". Il ne subsiste plus aujourd'hui de l'enclos qu'une croix, d'origine archaïque, dont les branches ont disparu en partie, et sculptée de figures géométriques, rappelant celle de Gavrinis en Morbihan. (Il s'agit probablement d'un menhir christianisé !) La fontaine est à quelques dizaines de mètres plus loin, à l'entrée du hameau de Stivell (Source jaillissante).
L'eau est d'abord recueillie dans un bassin cir­culaire, évoquant celui d'un puits. De là, elle suit une canalisation, longue de six mètres, jusqu'à un mur de granit d'où elle tombe en une cascade de deux mètres, dans une piscine. Un bassin accueillait les baigneurs et des pierres scellées dans le mur, permettaient aux pèlerins de s'asseoir pour s'adonner aux ablutions. L'eau de la source est toujours claire, mais l'ensemble du monument est envahi par les herbes aquatiques et les fougères.
Le pardon était célébré le dimanche qui suivait le 10 août. On y venait pour soigner les rhumatismes, et pour donner des forces à son corps. Les rites, que l'on pratiquait dans la piscine, n'étaient conformes ni à la religion, ni à la morale. Ils remontaient, de toute évidence, à l'époque druidique. En effet, dans ce lieu, on a associé l'eau avec le feu, la source sacrée avec le dieu solaire, remplacé par saint Laurent martyrisé et brûlé vif, comme le veut la légende (Voir à Plémy, la fontaine Saint-Laurent).
Dans la nuit du 9 au 10 août, les pèlerins accomplissaient à genoux le tour de la chapelle, puis passaient sous une pierre creusée en forme de four, pour rappeler le supplice de saint Laurent. Ensuite, les hommes se baignaient, nus, dans la source, avant le lever du soleil. Toute la nuit, ce n'étaient que danses, libations, tournois de lutte... sur la garenne, à la lueur des cierges consacrés. Au lever du soleil, c'était le tour des femmes : dans une tenue aussi légère que celle des hommes, elles pratiquaient leurs ablutions dans les eaux sacrées. (On retrouve dans ce rituel la persistance d'une croyance celtique : la nuit, le dieu Soleil reprend des forces dans les eaux souterraines et à l'aube, la déesse-mère - Sirona ... - donne naissance au fils solaire.)
On imagine que les autorités religieuses ne pouvaient admettre de telles pratiques.
Elles intervinrent à plusieurs reprises auprès du maire. Un arrêté promulgué, la veille du pardon, le 10 août 1855, interdit Il les luttes nocturnes et les désordres les plus hideux qui en découlent pour mettre fm aux excès de tous genres... vu que l'habitude de certains habitants de la commune et étrangers de se mettre tout nus sous le jet de la fontaine de Saint-Laurent répugne à nos mœurs et portent atteinte à la pudeur publique". Mais rien n'y fit, puisque M. du Cleuziou raconte avoir été témoin oculaire, en 1864, de la scène suivante (Récit rapporté par P. Audin) :
" C'était par une belle matinée du mois d'août, nous dessinions la fontaine avec ses escaliers latéraux, son double siège de pierre, ses bassins et le grand puits monumental, d'où coule, par un canal de granit taillé, la source merveilleuse. Assez loin, pour ne troubler en rien la cérémonie, assez près pour pouvoir en suivre tous les détails, nous pûmes en faire d'une seule fois l'observation la plus complète possible.
D'abord, descendit une femme les épaules nues, à peine couvertes par un mouchoir à carreaux qu'elle enleva d'un geste brusque, quand elle se fut assise sous le jet qui descend du haut de la piscine. Alors, après une courte prière, elle rejeta tout son corps en arrière, et hardiment, présentant sa poitrine au courant, reçut en plein cœur la douche bienfaisante. Un cri douloureux s'échappa de ses lèvres, mais résistant fièvreusement au mal, trois fois elle recommença l'épreuve. Reprenant alors son vêtement, elle gravit les marches, et, se livrant aux mains de ses compagnes, endossa son justin, plaça sur sa chevelure renouée sa coiffe blanche, et s'en fut prier à la chapelle. Plusieurs autres jeunes fùles la suivirent, imitant son exemple et répétant comme elle : " Sant Lorans hon preservo, haga lamo diganeomp ar boan isili ", ce qui veut dire: que saint Laurent nous préserve, et qu'il enlève de dessus nous le mal de nos membres.
Le défilé dura plus d'une heure. Après ce baptême ultra-primitif, toutes rejoignirent les hommes qui stationnaient un peu plus loin, près d'une croix couverte d'ornementations dolméniques. C'était avant l'aurore que les mâles avaient opéré leurs ablutions. Le soir, nous trouvâmes tout le monde réuni sur la pelouse, dansant à la voix en chantant des refrains dont il ne nous fut pas donné de pénétrer complètement le sens. Jamais ce spectacle étrange ne nous sortira de la mémoire. Certes, c'étaient des chrétiens bien antiques que nous avions là, sous les yeux : ils ne nous en parurent que plus respectables. Aucun clerc, du reste, n'assistait à cette cérémonie. "

(3) Plouégat-Moysan / Plegad-Moezan
Plouégat, paroisse d'Egat, est déterminé par l'anthroponyme Moysan, diminutif de Moïse, nom biblique. Le nom Moysan et sa variante Moisan se sont répandus dès le XIème siècle. Une famille Moysan habitait bien ce Plouégat au XVIIIème siècle.

(4) Saint Laurent / Sant-Laorans
10 Août
Laurent était diacre du pape Sixte II (257-258) lorsque, soupçonné par les Romains de posséder une fortune considérable, on lui enjoignit de la remettre aux autorités. Il distribua tous ses biens (modestes à la vérité) aux pauvres. Les persécuteurs le jetèrent en prison avant de le supplicier. Après lui avoir fouetté le torse au moyen de lanières garnies de clous, ils lui brûlèrent les flancs à coup de tiges de fer portées au rouge. Comme il s'obstinait à résister, on l'étendit sur un gril de fer sous lequel brûlait un ardent feu de charbon. Cette fois, il périt sans laisser apparaître ses souffrances.
Son martyre explique l'invocation du saint pour la guérison du « feu de Saint-Laurent », le zona, et, par voie de conséquence, pour le soulagement des brûlures et de certaines dermatoses provoquant des douleurs de type « brûlures ».
Pouvoir(s) Guérisseur(s) attribué(s) au saint :
1) MALADIES DE LA PEAU : Brûlures - Zona
Fontaine(s) de guérison : Saint-Laurent-de-Boquélo/A environ 3 km du bourg(22), Saint-Gilles-Pligeaux (22), Plémy (22), Yffiniac (22), Plouégat-Guérand (29), Saint-Laurent-de-Brandivy (56), La-Grée-Saint-Laurent (56), Ploemel (56), Saint-Laurent-sur-Oust (56)
A Plémy (canton de Plouguenast), saint Laurent est toujours invoqué pour la guérison du « feu Saint-Laurent » (forme de zona), des brûlures et plus généralement des maladies affectant la peau. Une chapelle lui est dédiée. Mais c'est surtout à la fontaine que l'on se rend. On lance une poignée de boue au visage de la rugueuse statue de granit.
Le mal disparaît, dit-on, avec le sèchage de la boue.
2) TROUBLES DE LA CROISSANCE ET DE LA MARCHE : Troubles de la marche


Extrait de :
(1) Les Fontaines de Bretagne, Albert Poulain - Bernard Rio, YORAN EMBANNER, 2008, p.47
(2) Le Chemin des Fontaines, Roger LE DEUNFF, Editions DANCLAU, 1996, p.102,103,104
(3) Bretagne des Saints et des croyances, Michel Priziac, Ri-Dour Editions, 2002, p. 87 (Lieu:Plouégat-Moysan)
(4) Les saints qui guérissent en Bretagne, Hippolyte Gancel, Editions Ouest-France, janvier 2004, p.117, 137
     
     
Bibliographie conseillée et remerciements aux auteurs

Fontaines de Bretagne
Albert Poulain - Bernard Rio

Le chemin des fontaines bretonnes
Roger LE DEUNFF
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